"LA BOITE NOIRE" de Richard Berry

Publié le par Alex

Un exercice de style fascinant bien qu'un peu bancal ...

 

 

 

 

Synopsis : Rescapé d'un grave accident de la route, un homme sort de quelques heures de coma. Lors de sa phase de réveil il énonce une tonne de mots, phrases et affirmations emmêlées sans queue ni tête. Un infirmière ayant tout noté sur un carnet va le pousser à essayer de comprendre ce qu'il s'est passé et aussi à répondre aux interrogations qui le rongent ...

 

 

 

 

Mon avis : Richard Berry est un peu comme le bon vin : Il se bonifie avec l'âge. Après un navet sans nom "L'art délicat de la séduction", une comédie originale, touchante et virevoltante "Moi César 10 ans1/2, 1m39", il marque cette fois-ci l'essai en transformant ses acquis et sa soif de cinéma. Le résultat ? Un thriller psychologique bien noir et dérangé. Le point fort de Berry c'est qu'il pioche dans les marmites des Dieux "David" à savoir l'univers de Fincher et de Lynch. Une preuve de bon goût mais aussi de savoir faire. On baigne en plein mélange des genres des 2 réalisateurs Américains pour un thriller assez à l'Américaine.

 

 

 

Berry plonge le spectateur dans une ambiance glaciale, très stylisée avec découpages au choix "scalpel ou embué". Avec son intrigue tirée d'une nouvelle éponyme de Tonino Benacquista (encore une belle preuve de goût après les brillants scénarios de "Sur mes lèvres" et "De battre mon coeur s'est arrêté") Berry captive, questionne et emmène le spectateur dans une profonde mise en abîmes de l'inconscient. Ne cherchez pas trop l'enquête et la résolution policière ici car vous risqueriez d'être un peu déçu. Non pas qu'il n'y ait pas de mystère sur ce point maius c'est juste que notre réalisateur penche plutôt vers la et LES question(s) "psychologique(s)" quand l'inconscient prend le pas sur le conscient de l'Homme. Clairement inspiré par "Fight Club" (dont il pique par 2 fois la magnifique scène de cul) et "Mulholland Drive" (pour l'univers, la construction et la musique) voir "The machinist" de Brad Anderson (pour l'esprit de résolution), Berry prouve toute la mesure de son talent en 1h30 en plaçant son oeuvre sans rougir au près des films des réalisateurs précités (même si y'a une très grande marge entre lui et ces mêmes personnes).

 

 

 

 

Bien entendu le film pâtit de quelques maladresses. Parfois trop ambitieux comme pomper "Blueberry" plan par plan visuels pour la scène de "shoot hallucinatoire", Berry s'aperçoit que n'est pas Fincher qui veut (c bien vrai ça). Entre un style visuel trop stylisé qui étouffe le propos et quelques facilités scénaristiques, on perd parfois le fil mais sans grand dommages collatéraux.

 

 

 

Une preuve que le cinéma français est porteur de potentiel pour rivaliser avec les USA, qu'il va falloir compter sur Berry à partir de maintenant pour surprendre et oser mais aussi que José Garcia est bien l'un des meilleurs acteurs Français actuellement.

 

 

 

Bilan : Un 3ème film inspiré, captivant et bien foutu qui malgré quelques maladresses et une trop grande ambition parvient à se surpasser. Berry est un grand et Garcia également. Non le cinéma Français n'est pas foutu !!!

Publié dans Ciné

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T
Je ne sais que dire sur ce film à part qu'il me tente vraiment ... j'aimerais bien avoir plus d'avis afin que je me décide .... continue ton boulot Alex ;-)
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